Not'maison

Publié le par Saida

« Not’ maison est partout où on va »

Il fait beau, c’est l’été. On aime flâner durant cette période de migration des oiseaux, on assiste également à une autre migration : celle des forains. Ils vont vers le nord quand vient le redoux. Parmi eux, Nadine 54 ans, tient un manège au printemps dans une petite ville de banlieue.

Comment vous déplacez-vous lors de vos grands trajets ?

En caravane, c’est notre maison. On se déplace souvent à plusieurs et on n’a pas le temps de nous ennuyer. La caravane est tractée par petit camion, d’autres ont une voiture, mais les camions « c’est mieux on peut les charger plus ». A chaque endroit où on s’arrête « on sait pas » si on va rester longtemps ou pas. Mais comme not’ maison est partout où on va on ne s’inquiète de rien.

En quoi consiste le métier de forain ?

On travaille soit sur les marchés, soit dans les foires et fêtes foraines. Moi j’ai un manège et c’est mon seul commerce. Je suis là toute la journée pour accueillir les enfants qui viennent s’amuser.

Qu’est ce qui vous plaît dans ce métier ?

Je le fait aujourd’hui par habitude. Je ne sait pas si je pourrais faire un jour autre chose. Un manège ça égaye toujours un ville. Lorsqu’on s’installe quelque part il y a tout de suite de l’animation. On sent que les gens on envie de sortir, parfois même quand il ne fait pas beau. J’aime parler avec les gens, en plus « c’est jamais les mêmes ».

Comment se passe la rencontre avec les sédentaires ?

Parfois ils sont « sympas », parfois il passent devant nous comme s’ils ne nous voyaient pas. Ils nous posent certaines questions. Souvent ils veulent savoir la durée de notre séjour parme eux. Mais ils ne sont pas comme nous. On vient de deux mondes bien différents. Et pourtant on les côtoie presque chaque année puisqu’on essaye de revenir « dans les mêmes endroits ». Les enfants sont ravis. Ils piquent des colères parce qu’ils ne veulent plus « décoller » du manège après le premier tour et nous ça nous fait des sous quand les parents cèdent. Alors tout va bien, tout le monde s’entend comme ça.

Quelles sont vos relations avec les municipalités et la police ?

Ca dépend des villes. Il y en a qui nous déloge dès le premier jour et d’autres qui laisse aller. Normalement nous avons le droit de nous installer sur des terrains vagues lorsqu’ils n’appartiennent à personne mais c’est pas toujours aussi simple. Toutes les villes ne sont pas équipés pour nous recevoir, alors on se met où il y a de la place. Les municipalités qui ne prévoient pas d’endroits pour les gens du voyage, « c’est qu’ils n’en veulent pas tout simplement sur leur localité ». Alors les policiers viennent constater l’infraction à la propriété par un huissier puis si on ne veut pas partir, c’est les policiers qui nous y obligent. Mais nous on « s’en fout », on trouvera autre part où aller.

Est ce que vous pensez que votre présence gêne plus la municipalité ou ses habitants ?

Nous on ne fait que voyager. C’est notre travail en même temps. Certaines personnes pensent qu’on est en vacances tout le temps et qu’on est des fainéants et des voleurs alors ils ont peur de nous. 

 

 

 

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M
Et ils ont bien plus de racines que nous...<br /> Bon lundi<br /> Bises<br /> MM
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B
Ca me rappelle qu'il y  une très très bonne association dans le Val d'Oise qui s'occupe des gens du voyage (social, santé, administration,aide diverses...).. zut zut zut, impossible de me rappeler le nom...<br /> j''vais y réfléchir...
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